Neopai
Parue en 1997 sur l’album OK Computer, « Karma Police » s’inscrit dans la transition de Radiohead vers une musique plus expérimentale, moins centrée sur le format rock classique. Ce titre est rapidement devenu l’un des morceaux les plus connus du groupe. C’est aussi une chanson qui illustre parfaitement l’ambiance sombre, presque paranoïaque, de l’album. Elle est née à une époque où Radiohead commençait à prendre ses distances avec la célébrité post-The Bends, et cherchait à dire quelque chose de plus profond sur le monde qui les entourait.
De quoi ça parle ?
Le morceau évoque la vengeance ou la justice divine sous forme de « police du karma », censée punir ceux qui abusent de leur pouvoir ou qui agissent sans morale. Thom Yorke s’en sert pour dénoncer l’absurdité des comportements humains, mais aussi l’oppression d’un système dont on ne sort pas, même en étant lucide. Dans les dernières lignes, le ton change : le narrateur s’effondre, submergé par la fatigue mentale, répète qu’il s’est « perdu ».
Ce contraste entre colère froide et perte de soi donne toute sa force au morceau. Ce n’est pas un appel à la révolte, c’est l’observation désabusée d’un monde qui tourne mal, et dont même ceux qui le dénoncent ne sortent pas indemnes.
Anecdotes et interviews
🚨 Le titre vient d’une blague entre membres du groupe
Quand quelqu’un se comportait mal pendant une tournée, Thom Yorke lançait : « Karma police is gonna get you ». Le groupe a trouvé l’expression assez drôle et cynique pour en faire un morceau.
📹 Le clip a failli ne jamais voir le jour
La vidéo, où un homme est poursuivi par une voiture sur une route vide, symbolise la justice inéluctable. Le tournage a été compliqué, car l’effet « one-shot » (sans coupure) a nécessité plusieurs jours de prise.
🎹 Le morceau a d’abord été écrit au piano
C’est rare chez Radiohead à l’époque. Thom Yorke voulait quelque chose de minimaliste et répétitif, presque hypnotique. Ce schéma est resté, même avec les arrangements du groupe.
📻 Inspiration sonore venue des ondes parasites
Le vers « He buzzes like a fridge / He’s like a detuned radio » évoque les sons parasites captés à l’époque sur les vieux postes. Ce genre de référence organique est fréquent chez Yorke, fasciné par les machines.
🎙️ Interview – Thom Yorke, 1997 « C’est une chanson sur ceux qui utilisent le pouvoir contre les autres. On aimerait qu’il y ait une sorte de justice automatique… mais il n’y en a pas. »
🎙️ Interview – Ed O’Brien (guitariste) « Le dernier refrain, ‘For a minute there, I lost myself’, c’est ce qui rend la chanson humaine. Ce n’est pas juste un règlement de comptes, c’est une confession. »
Paroles et traduction
Karma police, arrest this man
➝ Police du karma, arrêtez cet homme
He talks in maths
➝ Il parle en équations
He buzzes like a fridge
➝ Il bourdonne comme un frigo
He’s like a detuned radio
➝ Il ressemble à une radio désaccordée
Karma police, arrest this girl
➝ Police du karma, arrêtez cette fille
Her Hitler hairdo
➝ Sa coupe à la Hitler
Is making me feel ill
➝ Me rend malade
And we have crashed her party
➝ Et on a ruiné sa fête
This is what you’ll get
➝ Voilà ce que tu récoltes
This is what you’ll get
➝ Voilà ce que tu récoltes
This is what you’ll get
➝ Voilà ce que tu récoltes
When you mess with us
➝ Quand tu t’en prends à nous
Karma police, I’ve given all I can
➝ Police du karma, j’ai tout donné
It’s not enough
➝ Ce n’est pas suffisant
I’ve given all I can
➝ J’ai tout donné
But we’re still on the payroll
➝ Mais on est toujours à la solde du système
This is what you’ll get
➝ Voilà ce que tu récoltes
This is what you’ll get
➝ Voilà ce que tu récoltes
This is what you’ll get
➝ Voilà ce que tu récoltes
When you mess with us
➝ Quand tu t’en prends à nous
For a minute there
➝ Pendant une minute
I lost myself, I lost myself
➝ Je me suis perdu, je me suis perdu
Phew, for a minute there
➝ Ouf, pendant une minute
I lost myself, I lost myself
➝ Je me suis perdu, je me suis perdu
Oh, for a minute there
➝ Oh, pendant une minute
I lost myself, I lost myself
➝ Je me suis perdu, je me suis perdu
Phew, for a minute there
➝ Ouf, pendant une minute
I lost myself, I lost myself
➝ Je me suis perdu, je me suis perdu
Vidéo officielle
Crédits
📀 Album : OK Computer
📅 Année : 1997
✍️ Auteurs : Thom Yorke, Jonny Greenwood, Ed O’Brien, Colin Greenwood, Phil Selway
⏳ Durée : 4:21
🎸 Style : Rock alternatif
