Paru en octobre 2001 comme quatrième single de Hybrid Theory, « In the End » a terminé d’installer Linkin Park au sommet de la vague nu metal. Le morceau naît d’une boucle de piano composée par Mike Shinoda, enregistrée sur un simple quatre‑pistes dans son appartement, puis étoffée au NRG Studio de Los Angeles. Chester Bennington y ajoute un refrain mélodique chargé d’amertume et la symbiose rap‑chant définira pour longtemps la signature du groupe. Lors de sa sortie, la chanson se hisse dans le Top 10 du Billboard Hot 100 – fait rare pour un titre nu metal – et restera l’un des plus gros succès radio rock des années 2000.
De quoi ça parle ?
Le texte décrit l’épuisement face à un objectif qui se dissout malgré tous les efforts. Shinoda évoque un investissement total (« I tried so hard ») qui finit par paraître dérisoire lorsque l’on prend conscience qu’« in the end, it doesn’t even matter ». La chanson mêle deux niveaux : un relationnel toxique où la confiance accordée à l’autre mène à la déception, et un angle plus existentiel sur la fuite irréversible du temps. L’horloge du premier couplet, le pendule, symbolise la pression constante ; la répétition du motif « one thing » rappelle la frustration de chercher une explication unique à un échec multiple. L’intérêt de ce texte réside dans sa lucidité : loin d’être une plainte, il acte le constat et ouvre sur une forme de lâcher‑prise ; il faut parfois « tomber » pour comprendre ce qui compte vraiment.
Anecdotes et interviews
💾 La démo longue de dix minutes
La première maquette durait presque dix minutes, avec trois couplets rap supplémentaires. Don Gilmore, producteur, a convaincu le groupe de condenser le propos pour gagner en impact.
🕰️ Piano samplé d’une montre‑gousset
Shinoda a superposé un tic‑tac samplé sur la montre de son grand‑père, audible à peine dans l’intro. Il voulait un rappel subtil du thème du temps qui file.
🌧️ Clip tourné en plein désert sous la pluie artificielle
Le réalisateur Nathan Cox a fait installer douze canons à eau pour créer l’averse finale. Le mélange sable/pluie a détruit trois claviers sur le plateau.
🎤 « J’ai écrit mon couplet après une nuit blanche. Je pensais aux portes qu’on se ferme soi‑même en s’entêtant. » — Mike Shinoda, *Kerrang!* 2002
🎤 « Chanter ‘I had to fall to lose it all’ me rappelait mes rechutes. Paradoxalement, le public y trouvait de l’espoir. » — Chester Bennington, *Rolling Stone* 2014
Paroles et traduction
It starts with one, one thing, I don’t know why
➝ Tout commence par une chose, je ne sais pas pourquoi
It doesn’t even matter how hard you try
➝ Peu importe à quel point tu essaies
Keep that in mind, I designed this rhyme to explain in due time
➝ Garde‑le à l’esprit, j’ai conçu cette rime pour l’expliquer en temps voulu
All I know, time is a valuable thing
➝ Tout ce que je sais, c’est que le temps est précieux
Watch it fly by as the pendulum swings
➝ Regarde‑le s’envoler pendant que le pendule oscille
Watch it count down to the end of the day, the clock ticks life away
➝ Regarde‑le décompter la fin du jour, l’horloge t’arrache la vie
It’s so unreal, didn’t look out below
➝ C’est irréel, je n’ai pas regardé en bas
Watch the time go right out the window
➝ Le temps s’est enfui par la fenêtre
Tryna hold on, d‑didn’t even know
➝ J’essayais de tenir, je n’ai même pas vu
I wasted it all just to watch you go
➝ J’ai tout gaspillé juste pour te voir partir
I kept everything inside and even though I tried, it all fell apart
➝ J’ai tout gardé en moi et malgré mes efforts, tout s’est effondré
What it meant to me will eventually be a memory of a time when
➝ Ce que ça représentait deviendra un souvenir d’une époque où
I tried so hard, and got so far
➝ J’ai tant essayé et suis allé si loin
But in the end, it doesn’t even matter
➝ Mais au final, ça n’a aucune importance
I had to fall to lose it all
➝ Il a fallu que je tombe pour tout perdre
But in the end, it doesn’t even matter
➝ Mais au final, ça n’a aucune importance
Vidéo officielle
Crédits
📀 Album : Hybrid Theory
📅 Année : 2001
✍️ Auteurs : Mike Shinoda, Brad Delson, Chester Bennington, Rob Bourdon, Joe Hahn, Dave Farrell
⏳ Durée : 3 min 36
🎸 Style : Nu metal / Rap rock