Sorti en 1994 sur l’album Smash, « Self Esteem » est rapidement devenu l’un des plus gros succès de The Offspring. Le morceau a contribué à propulser le groupe sur la scène punk rock internationale, à une époque où ce genre gagnait du terrain dans le grand public. Écrit par Dexter Holland, le titre se distingue par son tempo mid-tempo plus lent que les autres morceaux de l’album, mais surtout par son ton très personnel. Le chanteur y raconte une relation toxique avec beaucoup d’autodérision, ce qui tranche avec l’énergie brute de leur style habituel. La chanson a tourné en boucle sur les radios rock américaines, mais aussi sur MTV, où son clip en noir et blanc a beaucoup marqué. Le morceau est encore aujourd’hui un classique des concerts du groupe, repris en chœur par le public.
De quoi ça parle ?
La chanson parle d’une relation où l’un des partenaires se fait marcher dessus mais reste attaché, malgré les humiliations. Le narrateur sait qu’il est manipulé, mais il n’arrive pas à dire non, et accepte même l’humiliation comme une preuve qu’il « tient vraiment » à elle. C’est un mélange de lucidité et de dépendance affective, avec un ton presque comique. La répétition du refrain « I’ve got no self-esteem » souligne ce sentiment d’acceptation de soi dans la médiocrité affective. Dexter Holland s’inspire ici d’expériences personnelles, mais en les abordant sans pathos, avec un recul désabusé. Le texte est direct, parfois cru, et montre un personnage qui semble prisonnier d’un schéma de souffrance répétitive. En résumé, c’est une chanson qui met en lumière la fragilité masculine, souvent peu abordée à l’époque dans le punk rock.
Anecdotes et interviews
🔥 La chanson a failli ne pas figurer sur l’album
Dexter Holland trouvait que le morceau ne collait pas totalement au reste de Smash, plus rapide et agressif. Le producteur a insisté pour l’intégrer.
🧠 Le riff a été inspiré par Nirvana
Le groupe a reconnu que l’ambiance pesante du riff principal venait de leur admiration pour le son grunge de Nirvana, en particulier le titre « Come As You Are ».
🚪 Le clip a été tourné en un jour
La vidéo en noir et blanc a été filmée en une seule nuit dans un appartement de Los Angeles. Le budget était dérisoire, mais MTV l’a diffusé en boucle.
🎤 “Je me souviens de cette fille, c’était un vrai désastre, mais j’y retournais toujours. J’ai mis ça en chanson, presque comme une blague sur moi-même.”
Dexter Holland, interview 1995
🎤 “Tout le monde pense que c’est juste drôle, mais pour moi c’était assez réel. On écrit rarement sur la faiblesse quand on est un mec dans un groupe punk.”
🎙 Dexter Holland, Rolling Stone, 1999
Paroles et traduction
I wrote her off for the tenth time today
➝ Je l’ai rayée de ma vie pour la dixième fois aujourd’hui
And practiced all the things I would say
➝ Et j’ai répété tout ce que je voulais lui dire
But she came over I lost my nerve
➝ Mais elle est venue, j’ai perdu mes moyens
I took her back and made her dessert
➝ Je l’ai reprise et je lui ai fait un dessert
Now I know I’m being used
➝ Je sais maintenant que je me fais utiliser
That’s okay man ’cause I like the abuse
➝ C’est pas grave mec, j’aime ça l’abus
Now I know she’s playing with me
➝ Je sais maintenant qu’elle joue avec moi
That’s okay ’cause I’ve got no self-esteem
➝ Pas grave, j’ai aucune estime de moi
Oh yeah, yeah oh yeah, yeah
➝ Oh ouais, ouais, oh ouais, ouais
We make plans to go out at night
➝ On prévoit de sortir le soir
I wait ’til 2 then I turn out the light
➝ J’attends jusqu’à deux heures, puis j’éteins la lumière
This rejection’s got me so low
➝ Ce rejet me fout tellement en bas
If she keeps it up I just might tell her so
➝ Si elle continue, je vais peut-être finir par lui dire
When she’s saying, oh that she wants only me
➝ Quand elle dit qu’elle veut que moi
Then I wonder why she sleeps with my friends
➝ Je me demande alors pourquoi elle couche avec mes potes
When she’s saying, oh that I’m like a disease
➝ Quand elle dit que je suis comme une maladie
Then I wonder how much more I can spend
➝ Je me demande combien je peux encore supporter
Well I guess I should stick up for myself
➝ Je suppose que je devrais m’imposer
But I really think it’s better this way
➝ Mais je pense vraiment que c’est mieux comme ça
The more you suffer
➝ Plus tu souffres
The more it shows you really care, right? Yeah
➝ Plus ça montre que tu tiens vraiment, non ? Ouais
Now I’ll relay this little bit
➝ Voilà une petite anecdote
Happens more than I’d like to admit
➝ Ça arrive plus souvent que je voudrais l’admettre
Late at night, she knocks on my door
➝ Tard le soir, elle frappe à ma porte
Drunk again and looking to score
➝ Encore saoule, elle cherche un coup
Now I know I should say no but
➝ Je sais que je devrais dire non mais
It’s kind of hard when she’s ready to go
➝ C’est dur de refuser quand elle est partante
I may be dumb but I’m not a dweeb
➝ Je suis peut-être bête mais pas un loser
I’m just a sucker with no self-esteem
➝ Je suis juste un pigeon sans estime de moi
When she’s saying, oh that she wants only me
➝ Quand elle dit qu’elle veut que moi
Then I wonder why she sleeps with my friends
➝ Je me demande pourquoi elle couche avec mes potes
When she’s saying, oh that I’m like a disease
➝ Quand elle dit que je suis comme une maladie
Then I wonder how much more I can spend
➝ Je me demande combien je peux encore supporter
Well I guess I should stick up for myself
➝ Je suppose que je devrais me défendre
But I really think it’s better this way
➝ Mais je pense que c’est mieux ainsi
The more you suffer
➝ Plus tu souffres
The more it shows you really care
➝ Plus ça montre que tu tiens vraiment
Right?
➝ C’est pas vrai ?
Yeah yeah yeah
➝ Ouais ouais ouais
Vidéo officielle
A bold reinterpretation of the « Self Esteem » single cover by The Offspring. Black background. Centered, a vivid electric blue X-ray of a full human skull, including the top of the cranium, glowing slightly. Clean, minimal, modern punk aesthetic, high contrast, sharp details, moody lighting. –ar 16:9
Crédits
📀 Album : Smash
📅 Année : 1994
✍️ Auteurs : Dexter Holland
⏳ Durée : 4 min 17
🎸 Style : Punk rock / Alternative rock