Sorti en 1994, Parklife est le troisième single extrait de l’album du même nom de Blur. Ce morceau a largement contribué à asseoir l’identité du groupe dans le courant britpop, qui prenait alors une place centrale sur la scène musicale britannique. Pour ce titre, Blur a invité l’acteur Phil Daniels (connu pour son rôle principal dans Quadrophenia) à déclamer les couplets sur un ton cockney volontairement caricatural. Ce choix donne à la chanson une touche théâtrale et satirique, qui tranche avec le refrain chanté par Damon Albarn. Enregistré à Londres, le morceau est devenu rapidement l’un des plus reconnaissables du groupe, au point d’être associé à une certaine image de la classe moyenne urbaine anglaise des années 90. Il a aussi été un moment clé du virage stylistique de Blur vers une musique plus ancrée dans l’observation sociale que dans l’expérimentation pure.
De quoi ça parle ?
Parklife dresse un portrait ironique et tendre de la routine quotidienne de certains citadins britanniques. Le narrateur décrit des scènes de la vie ordinaire : boire du thé, nourrir les pigeons, éviter les joggeurs, observer les autres. Le ton est volontairement léger, parfois moqueur, mais pas méprisant. En filigrane, on sent une critique douce de l’ennui moderne, de la banalité érigée en mode de vie. Le refrain rassemble tout le monde dans ce « Parklife », une métaphore de cette existence partagée entre métro-boulot-dodo et petites échappées dans les parcs urbains. Le choix d’un ton presque parlé, incarné par Phil Daniels, donne une voix à cette figure anonyme de Londres, ni glamour ni héroïque. C’est cette chronique d’un quotidien banal, presque absurde, qui a séduit le public et symbolisé une forme de “britishness” pop.
Anecdotes et interviews
🎭 Phil Daniels a improvisé une partie du texte
Bien qu’un script ait été prévu, Phil Daniels a improvisé plusieurs répliques pour coller au rythme. Son intonation très cockney a donné au morceau toute sa personnalité.
🚫 Damon Albarn ne devait pas chanter le refrain
À l’origine, le groupe voulait que Phil Daniels interprète aussi les refrains. C’est finalement Albarn qui les a chantés, pour marquer un contraste entre les voix.
🐦 La chanson évoque une vraie habitude du guitariste
Graham Coxon a confié qu’il nourrissait réellement les pigeons dans les parcs de Londres le matin, ce qui a inspiré la phrase sur le “bien-être énorme”.
🎬 Le clip a été tourné à Greenwich et Deptford
Le clip, volontairement kitsch, montre Damon Albarn en vendeur d’assurances et Phil Daniels en joggeur désabusé. Il a été tourné dans des coins typiques de la banlieue sud de Londres.
“Parklife, c’est l’idée de se satisfaire de peu, d’une routine tranquille, et de trouver ça beau. Mais c’est aussi une blague sur nous-mêmes.”
🎙 Damon Albarn, Interview The Face, 1994
“C’est comme faire un film de 3 minutes sur la classe moyenne anglaise, sauf qu’on l’a mis en musique.”
🎙 Phil Daniels, Interview BBC Radio 6, 2003
Paroles et traduction
Confidence is a preference for the habitual voyeur of what is known as (parklife)
➝ La confiance est une préférence pour le voyeur habituel de ce qu’on appelle (parklife)
And morning soup can be avoided if you take a route straight through what is known as (parklife)
➝ Et la soupe du matin peut être évitée si tu prends un chemin direct à travers ce qu’on appelle (parklife)
John’s got brewers droop, he gets intimidated by the dirty pigeons
➝ John a la panne de l’ivrogne, il est intimidé par les pigeons sales
They love a bit of it (parklife)
➝ Ils en raffolent (parklife)
Who’s that gut lord marching? You should cut down on your porklife mate, get some exercise
➝ C’est qui ce gros ventre qui défile ? Tu devrais réduire la charcuterie, mec, fais un peu d’exercice
All the people
➝ Tous les gens
So many people
➝ Tellement de gens
And they all go hand in hand
➝ Et ils vont tous main dans la main
Hand in hand through their parklife, know what I mean?
➝ Main dans la main à travers leur parklife, tu vois ce que je veux dire ?
I get up when I want except on Wednesdays when I get rudely awakened by the dustmen (parklife)
➝ Je me lève quand je veux sauf le mercredi, quand les éboueurs me réveillent brutalement (parklife)
I put my trousers on, have a cup of tea and I think about leaving the house (parklife)
➝ J’enfile mon pantalon, prends une tasse de thé et pense à sortir de la maison (parklife)
I feed the pigeons, I sometimes feed the sparrows too
➝ Je nourris les pigeons, parfois les moineaux aussi
It gives me a sense of enormous wellbeing (parklife)
➝ Ça me donne un énorme sentiment de bien-être (parklife)
And then I’m happy for the rest of the day
➝ Et ensuite, je suis heureux pour le reste de la journée
Safe in the knowledge there will always be a bit of my heart devoted to it
➝ Rassuré en sachant qu’un bout de mon cœur lui sera toujours dédié
All the people
➝ Tous les gens
So many people
➝ Tellement de gens
And they all go hand in hand
➝ Et ils vont tous main dans la main
Hand in hand through their parklife
➝ Main dans la main à travers leur parklife
Parklife (parklife)
➝ Parklife (parklife)
Parklife (parklife)
➝ Parklife (parklife)
It’s got nothing to do with your « Vorsprung durch Technik », you know
➝ Ça n’a rien à voir avec ton “avantage par la technologie”, tu sais
Parklife (Parklife)
➝ Parklife (parklife)
And it’s not about you joggers who go round and round and round and round (parklife)
➝ Et ça ne concerne pas non plus les joggeurs qui tournent en rond sans fin (parklife)
All the people
➝ Tous les gens
So many people
➝ Tellement de gens
And they all go hand in hand
➝ Et ils vont tous main dans la main
Hand in hand through their parklife
➝ Main dans la main à travers leur parklife
All the people
➝ Tous les gens
So many people
➝ Tellement de gens
And they all go hand in hand
➝ Et ils vont tous main dans la main
Hand in hand through their parklife
➝ Main dans la main à travers leur parklife
Vidéo officielle
Crédits
📀 Album : Parklife
📅 Année : 1994
✍️ Auteurs : Damon Albarn, Alex James, Graham Coxon, Dave Rowntree
⏳ Durée : 3:05
🎸 Style : Britpop / Pop Rock