En 1999, Rage Against the Machine lance “Guerrilla Radio” comme premier single de l’album The Battle of Los Angeles. Ce morceau, produit par Brendan O’Brien, devient l’un de leurs piliers radio et gagne le Grammy de la meilleure performance hard rock. Guerrilla Radio exprime une urgence militante : la musique comme arme, le son comme résistance. Le riff de guitare de Tom Morello est agressif et direct, ponctué d’effets qui imitent une radio pirate. Zack de la Rocha mêle slogans, références politiques et critique des médias dans un flux verbal dense. En live, la chanson est souvent placée en ouverture ou en moment de bascule pour galvaniser le public. Le single dure environ 3 minutes 26 secondes, une durée compacte pour un message explosif.
De quoi ça parle ?
“Guerrilla Radio” interroge les structures de pouvoir et la manipulation médiatique, surtout autour de la démocratie américaine. Les paroles dénoncent le spectacle politique “monopolisé”, les promesses creuses, l’influence des élites et le rôle des médias à travestir le choix. L’évocation de Mumia Abu-Jamal—journaliste incarcéré et figure polémique—sert de symbole de la voix muselée. Le leitmotiv “Lights out, guerrilla radio, turn that shit up” résonne comme un appel à activer sa propre radio interne, à rétablir une communication non filtrée. Le morceau combine citation historique, termes contemporains (Beltway, fréquences) et vision révolutionnaire : tout converge vers l’idée que la contestation peut émerger de la radio pirate comme d’un soulèvement culturel.
Anecdotes et interviews
📺 Performance controversée à la TV : lors de leur passage au Late Show with David Letterman en 1999, Zack porte un T-shirt « Free Mumia Abu-Jamal » et fait un doigt d’honneur.
📀 Jeu vidéo et culture pop : Guerrilla Radio figure dans Tony Hawk’s Pro Skater 2, Madden NFL 10 et Guitar Hero Live, renforçant son rayonnement au-delà de l’audience rock.
🎞 Clip engagé : le clip débute avec des ouvriers dans une usine sur fond blanc, imitant une publicité de mode (parodie des pubs de marque). Le slogan “everybody in denial” s’affiche en clin d’œil critique au consumérisme.
🧠 Influences musicales : Rage cite Public Enemy comme influence majeure : l’idée d’un rap militant porté par le son, appliquée au rock.
🎙 « We dismantled the idea of democracy with our incendiary single ‘Guerrilla Radio’. » — Zack de la Rocha
🎙 « More for Gore or the son of a drug lord — c’est un vers qui lie les médias, la politique, et les complicités obscures. » — Tom Morello
Paroles et traduction
Transmission third world war third round
➝ Transmission, troisième guerre mondiale, troisième round
A decade of the weapon of sound above ground
➝ Une décennie d’arme sonore à ciel ouvert
No shelter if you’re lookin’ for shade
➝ Pas d’abri si tu cherches de l’ombre
I lick shots at the brutal charade
➝ Je crache des rafales sur la cruelle mascarade
As the polls close like a casket
➝ Quand les urnes se referment comme un cercueil
On truth devoured
➝ Sur une vérité engloutie
A Silent play in the shadow of power
➝ Une pièce muette à l’ombre du pouvoir
A spectacle monopolized
➝ Un spectacle monopolisé
The camera’s eyes on choice disguised
➝ Les yeux de la caméra sur un choix déguisé
Was it cast for the mass who burn and toil?
➝ Était-ce destiné à la masse qui brûle et travaille ?
Or for the vultures who thirst for blood and oil?
➝ Ou pour les vautours qui soif du sang et du pétrole ?
Yes a spectacle monopolized
➝ Oui, un spectacle monopolisé
They hold the reins and stole your eyes
➝ Ils tiennent les rênes et volent ta vision
All the fistagons, the bullets and bombs
➝ Tous les fistagons, les balles et les bombes
Who stuff the banks, who staff the party ranks
➝ Qui remplissent les banques, qui peuplent les rangs du parti
More for Gore or the son of a drug lord
➝ Plus pour Gore ou le fils d’un seigneur de la drogue
None of the above fuck it cut the cord
➝ Aucun de ceux-là, merde, coupe le cordon
Lights out
➝ Lumières éteintes
Guerrilla Radio, turn that shit up
➝ Radio guérilla, monte ce bordel
Contact I highjacked the frequencies
➝ Contact, j’ai détourné les fréquences
Blockin’ the beltway, move on D.C.
➝ Bloquant la rocade, fonce vers DC
Way past the days of bombin’ MCs
➝ Bien au-delà des jours de “bombarder MCs”
Sound off Mumia gwan be free
➝ Crie-haut Mumia, tu seras libre
Who gottem yo check the federal file
➝ Qui les a ? Vas vérifier le dossier fédéral
All you pen devils know the trial was vile
➝ Vous, les démons du pénitencier, vous savez que le procès était vil
An army of pigs try to silence my style
➝ Une armée de porcs essaie de museler mon style
Off ’em all out the box it’s my radio dial
➝ Expulse-les tous de la boîte : c’est ma fréquence radio
It has to start somewhere, it has to start sometime
➝ Ça doit commencer quelque part, ça doit commencer un jour
What better place than here, what better time than now?
➝ Quel meilleur endroit que ici, quel meilleur moment que maintenant ?
All hell can’t stop us now (répété)
➝ Rien ne pourra nous arrêter maintenant
Vidéo officielle
Crédits
📀 Album : The Battle of Los Angeles
📅 Année : 1999
✍️ Auteurs : Zack de la Rocha, Tom Morello, Tim Commerford, Brad Wilk
⏳ Durée : 3 min 26 s
🎸 Style : rap metal / funk metal / fusion